Ce triptyque n'a pas pu être présenté dans la première exposition " Hot Dog" , jugé trop... pornographique (?) pour un public avant tout lycéen. Cette censure est à bien des égards interessante, puisqu'elle nie, ou ignore plus certainement, à sa manière, la force interne de la peinture: cette force qui est de fixer durablement une expérience du visible, d'en faire un "sujet" immédiatement perceptible, inscrit dans le présent de sa réception par le spectateur, alors même que ce sujet est né lentement, par stratifications temporelles, rendues invisibles...
On a donc vu dans ces peintures autre chose que de la peinture. C'est prioritairement l' image qui l'a emporté sur le sujet.
Certes, des photos cochonnes n'auraient pas non plus été acceptées, pour les mêmes raisons que ces peintures. Mais ce type de peinture pose justement la question de l'écart entre réalité photographique et réalité picturale... Ainsi l'obscénité des corps baise encore la corporéité obscène de la peinture . Serge Daney a donc raison, le visuel triomphe sur le visible.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire