Quelques notes concernant les " suites célestines" ...
notes d'atelier ( nov 2007 ):
"(...) se rapprocher toujours un peu plus de Giotto... Si simple ... S'émanciper du parasitage contemporain ( ça veut dire quoi ? n'est-ce donc pas contemporain ce qui, séparé de nous par les siècles passés, nous bouleverse encore aujourd'hui ?). Les primitifs Italiens me touchent par leur simplicité, leur esprit de synthèse. L'immensité narrative de la Maesta de Duccio, la monumentalité si fine des christs en croix de Cimabue... Ceux qui furent là avant que le système perspectif ne fige la raison dans une vision projective... Sans doute n'est ce pas pour rien que Picasso me fascine tant..."
notes d'atelier ( dec 2007 ):"Motif: le ciel. Sujet: la peinture. Ambition: faire prendre de la hauteur à mon rapport conflictuel avec la guadeloupe- amour/haine."
(...) " l'idée ce n'est évidemment pas de partir de la peinture pour représenter le ciel, mais de partir du ciel pour représenter la peinture. En ce sens, ciel égale peinture, et la peinture est mon ciel..."
"corps et âme, plonger."
" Fuir Klein, cet affreux réducteur de tête.... I.K . Beurk ! "
(...)" des petits morceaux d'infini, les monochromes de Mr Klein ? L'infini n'est pas une saturation pigmentaire, c'est un flux. C'est aussi un conflit. Bref, un conflux..."
" Et voilà que mes conflux intérieurs me mènent encore entre Giotto le primitif et Deleuze l'animal."
notes d'atelier ( jan 2008 )
(...) " Cela commence toujours par la pluie. Une pluie intense et chamarée, sans intention autre que celle de noyer la surface, d'imbiber le support jusqu'à la limite du dégorgement. La couleur en liberté, les coulures hasardeuses entrent en stratification et créent le théâtre des opérations futures. Ainsi nourri, ainsi apprêté, le support n'attent plus que la lutte des conflux entre l'esprit et la main, l'oeil animal et la pensée culturée... Sans cette pluie première, pas de formation d'idée, pas de nuage, pas de ciel... "
2 commentaires:
Nice paintings of the sky. Glad to see your blog. Thanks for sharing.
La peinture est selon moi un art silencieux qui n'exige aucune justification ni aucune explication. Ce qui me frappe en découvrant votre blog, c'est que les mots prennent le dessus sur votre peinture. Ce que je perçois, ce que je reçois, ce que je comprends devant une toile m'appartient et est totalement lié à ce que je suis, à qui je suis, à mon vécu, à ma sensibilité. Je pense qu'en aucun cas un artiste ne doit se justifier sur son travail. Peint-on pour soi ou pour l'Autre ? Votre travail relève beaucoup de la philosophie et ouvre un débat très intéressant sur des sujets qui me touchent. Qui suis-je, que suis-je, l'image que je renvoie de moi est-elle le reflet de ce que je crois être. Me suis-je fidèle ? Comme vous l'exprimez, il y a dans nos vies un tel fossé entre qui nous sommes et la place de petit bourgeois que nous occupons... De braves toutous, en effet. Belle maison, bon boulot, socialement, on fait bonne figure. Mais si nous sommes si mal dans notre peau, si nous nous cherchons continuellement, si nous sommes si instables, c'est parce que nous ne sommes pas en adéquation avec nous-mêmes. Et parce que les contingences matérielles, familiales et sociales ne nous permettent pas de nous réaliser pleinement. Alors nous sommes condamnés à errer et, sans doute, à être malheureux... Votre peinture m'évoque un souvenir très cher. J'ai eu la chance de croiser dans ma vie un formidable artiste, auteur, compositeur de musique contemporaine : Gyorgy LIGETI. Cet artiste fabuleux me demandait ce que je recevais de sa musique. Je ne connaissais ni son passé, ni sa vie, encore moins la musique contemporaine, et pourtant, je lui dis que j'avais besoin d'écouter son travail volets fermés, que je ressentais une peur terrible, un besoin de fuite... Son passé à lui, ce furent les camps de concentration lorsqu'il était adolescent, le mien, celui d'une jeune fille à la sensibiloité exacerbée qui ne trouvait pas sa place et qui ne se trouvait pas à sa place. Ce que j'ai ressentis donc en l'écoutant était bien loin du message qu'il entendait faire passer, mais le sentiment qui nous animait était bien que sans comparaison possible, le même : ce besoin de fuire... Tout cela pour dire que si le message reçu diffère selon les individus, je pense que sa racine est la même.
la maman de Mathis...
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