vendredi 19 septembre 2008

art ménagé






De la sculpture spontanée en Guadeloupe et du ready made fatigué:

La série de photographies "art ménagé" joue sur l'ironie et la parodie de l'art minimal et post-duchampien. Où comment faire de la sculpture sans se fatiguer.


Ayant quelques caractéristiques communes avec les chiens écrasés de "Hot Dog", les photographies d' "art ménagé" exposent les entrailles métalliques et plastiques de nos appareils ordinaires de civilisation, en même temps qu'elles trahissent l'invasion elle aussi ordinaire (hélas) de nos déchets et rebuts dans l'espace naturel.
Ces carcasses volumineuses et blanches se présentent à nous comme des sculptures minimales, agencées sans souci d'art par le quidam. Anti-esthétiques au même titre que tout ready-made Duchampien, éphémères comme les interventions d'un land artiste, elles posent gravement dans le paysage la trace d'une humanité consumériste et irresponsable.
Manifestation d'anti-art, elles remettent également en question la sculpture de ronde-bosse des espaces publics Guadeloupéens, essentiellement consacrée aux figures héroïques.
Ici point de héros à l'honneur, mais plutôt la déchéance du Roi Arthur (Martin), du Prince Scholltès, de la Reine Indesit....
Si The fountain et son immaculée céramique tordirent le coup au savoir faire de l'artiste, gageons que ces "frig-horrifiques" clichés déjouent à leur tour le ready-made, en nous montrant à quel point le discours de l'objet technique éclatant a son revers....
Le ready-made, messieurs, est fatigué.

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