mardi 23 septembre 2008

"chamman"




La figure du Chamman m'a un temps interessé pour ce qu'il incarne d'intercesseur entre la vie et la mort. Le Chamman est celui qui a fait l'expérience de la mort et qui en revient malgré tout.


J'ai fait une NDE ( near death experience) il y a bientôt 20 ans de cela... ni oubliée, ni évacuée... Plutôt l'impression d'un "flottement entre deux mondes" un peu permanent.
Pour ce travail, qui je me souviens m'a pris un trimestre, j' étais abreuvé de lecture sur les aborigènes et je ne cessais de regarder leurs peintures oniriques. Je pensais également beaucoup à un ami peintre, Jacques Guichebard, qui fut le premier à me révéler que la lumière était plus intense en noir.

lundi 22 septembre 2008

du côté des vieilleries...


black sphinx, juin 2000 ( à l'occasion de la naissance de Nine)
acrylique sur toile, 175 x 240 cm


Jeanne, pray more. janvier 1999 , acrylique sur toile
178x 178 cm


kanklo, acrylique sur bois, ensemble palissade sur quatre panneaux
commande de RFO pour un décor de scène, refusé... jugé trop barbare


les chammans, fevrier-avril 2001 , 230 x320 cm environ , dyptique.


le naufrage de Matisse, acrylique sur papier, 400 x 300 cm

Voilà quelques peintures réalisées entre 1999 et 2001... Pas mécontent d'être sorti de ma bagarre avec Basquiat.
le naufrage de Matisse, satire macabre de sa jolie danse, a été peinte en 2005 dans la même période que la série des photos de chiens. Elle fut présentée lors del'exposition " Hot Dog". la photographie est de qualité très médiocre.

En attendant du neuf....

vendredi 19 septembre 2008

suite et fin d' "art ménagé"





notes d'atelier: 3 juillet 2008 ( extrait )

"69 clichés sur une triangulaire d'à peine 10 kms: appareil en poche, je parcours une première fois la route de Vernou jusqu'au bas de La Lézarde, au rond point de Colin (3.5 kms?). Quelques jours plus tard, je photographie sur la section Colin / Poirier ( 3 kms?). Enfin, un troisième voyage entre Vernou et le centre de Prise d'eau ( environ 3 kms aussi ).


Des 69 photographies, je ne conserve que 28 prises de vue dont je retravaille la lumière, les couleurs et le cadrage. Toutes les images intégrant des voitures, du mobilier, des matelas, des ordures en vrac sont évacuées de la série. Je me concentre principalement sur l'objet ménagé, en partie parce que depuis le début, le titre s'est imposé à moi, mais aussi parce que certains appareils, de par leur stature, évoquent des sarcophages ou des cercueils ( réfrigérateurs et congélateurs ). Je ne peux m'empêcher de voir dans cette série un écho au reste de mon travail plastique, bien qu'ici je ne me soucie pas vraiment de la valeur picturale des clichés, contrairement aux carcasses de chiens si longtemps poursuivies."

art ménagé (suite)


art ménagé






De la sculpture spontanée en Guadeloupe et du ready made fatigué:

La série de photographies "art ménagé" joue sur l'ironie et la parodie de l'art minimal et post-duchampien. Où comment faire de la sculpture sans se fatiguer.


Ayant quelques caractéristiques communes avec les chiens écrasés de "Hot Dog", les photographies d' "art ménagé" exposent les entrailles métalliques et plastiques de nos appareils ordinaires de civilisation, en même temps qu'elles trahissent l'invasion elle aussi ordinaire (hélas) de nos déchets et rebuts dans l'espace naturel.
Ces carcasses volumineuses et blanches se présentent à nous comme des sculptures minimales, agencées sans souci d'art par le quidam. Anti-esthétiques au même titre que tout ready-made Duchampien, éphémères comme les interventions d'un land artiste, elles posent gravement dans le paysage la trace d'une humanité consumériste et irresponsable.
Manifestation d'anti-art, elles remettent également en question la sculpture de ronde-bosse des espaces publics Guadeloupéens, essentiellement consacrée aux figures héroïques.
Ici point de héros à l'honneur, mais plutôt la déchéance du Roi Arthur (Martin), du Prince Scholltès, de la Reine Indesit....
Si The fountain et son immaculée céramique tordirent le coup au savoir faire de l'artiste, gageons que ces "frig-horrifiques" clichés déjouent à leur tour le ready-made, en nous montrant à quel point le discours de l'objet technique éclatant a son revers....
Le ready-made, messieurs, est fatigué.

corps-espace ( mars-mai 2006)



Ce travail à l'acrylique ( mai 2006) de deux mètres sur deux environ a été le premier de la série sur le corps-espace. Son aspect floral et un peu trop coloré me dérangeait; je le redécouvre avec une certaine surprise. Sa structure est davantage évocatrice de l'arbre, sa palette ne me parait plus aussi improbable qu'au moment de son effectuation, et je me remémore la peine éprouvée à intégrer des fragments de papiers noirs brillants dans des noirs plus mates...Comme quoi, il faut parfois quelque distance, hors affect immédiat, pour juger de l'ampleur et de l'intérêt d'une peinture...

exo-squelette (2)




petits dessins à l'origine insérés dans un film d'animation, ces figures d'insectes sont en réalité des hybrides entre plusieurs espèces, dont les modèles photographiques furent empruntés sur un site consacré aux insectes de la Caraïbe. Entre crayon à papier et stylo à bille, ces dessins datent du mois d'avril dernier.

exo-squelette




Dessins, sculptures éphémères et peintures constitueront cette nouvelle série questionnant à nouveau l'animalité humaine... l'insecte comme figure récurrente, entre l'insignifiant et le grandiose, le grégaire et l'individuel... exo-squelette , qui démarre avec cette publication, avancera sans doute au pas cadensé de la chenille rasta, et connaitra quelque accélération brusque telle qu'en sont capables les fourmis noires.

mercredi 3 septembre 2008

je l'avais oubliée, celle-là




Séance d'a-tatouages du 28 mai dernier. Sans commentaire...

lundi 1 septembre 2008

Finalement .


Faute de prises de vue conservées, vous ne verrez pas les étapes successives du travail entre la mi avril et le début juillet...


1er septembre: épuisement décisif.

Quest-ce qu'une peinture achevée sinon une oeuvre se tenant à la lisière du "trop" et du " pas assez"? La voici donc terminée, synthèse finalement, des deux interrogations menées de front sur le corps et le paysage. Si les parties restent disjointes dans la spacialité de l'oeuvre, il n'en reste pas moins qu'elles se font écho, que l'une et l'autre se seront "cherchées" dans leurs contradictions et complémentarités.

Je suis dans l'univers de François Weyergans. Comme son rapport à l'écriture, je dirai que la peinture est une course poursuite contre l'oubli, un exercice de mémorisation. " Peut-on se souvenir de tout?" est la question vagabonde qui traverse "3 jours chez ma mère". Entre fiction et autobiographie, Weyergans lance des pistes en tout sens, réanime les souvenirs qui, comme des sutures, élaborent le récit fragmentaire et chaotique de l'écriture d'un ouvrage dont l'accouchement relève de l'impossible. Dispersions en boucles, qui font "oeuvre"...

Toute trace en peinture est trace mémorielle; chaque chemin, même abandonné, s'inscrit dans le processus et le guide de façon sous-jacente.
Détournement d'un bout du texte de Weyergans, malhonnêtement adapté pour servir mon propos:
" S'accepter tel qu'on est demande une humilité quasi évangélique, et s'il avait appris que l'humilité consiste à prendre conscience de la distance infinie qui nous sépare radicalement de Dieu, la peinture lui faisait prendre l'amère conscience de la distance qui le séparait de lui-même."